Le Yacht-Club de Québec

Notre Histoire

Un regard sur l’histoire d’un des plus vieux Yacht-Club en Amérique du Nord

1861

Première régate officielle

1862

Première référence du Quebec Yacht Club (YCQ)

1893

Début de la Quebec Yacht Club Challenge Cup

Les Débuts

Au milieux du XIXe siècle, le commerce du bois et la construction navale florissent à Québec.
Le 15 octobre 1861, pour susciter l’engouement du public et développer le yachting dans la capitale, une première régate officielle est organisée dans le port de Québec.

 

La première régate

“D’une bouée placée à une faible distance du quai des Commissaires du Havre, on irait contourner une autre bouée à environ un mille en aval de l’église de Beauport; on se rendrait ensuite à la Pointe-Lévy pour y doubler la bouée en face des chantiers Brunelle; puis, on reviendrait au point de départ. Ce trajet serait répété une seconde fois.”1 Dix voiliers, dont huit du type des chaloupes des pilotes du Saint-Laurent, célèbres pour leur bonne tenue par gros temps, prennent le départ sans se douter que le grand intérêt de cette course marquerait le début d’une belle histoire, celle du Yacht-Club de Québec (YCQ).

Quebec Yacht Club
Challenge Cup

De 1893 à 1946 on utilisera ce même parcours, mais à l’inverse, pour la mise en jeu de la Quebec Yacht Club Challenge Cup. Connue aujourd’hui sous le nom de coupe Challenge, le trophée perpétuel du Club est encore convoité par les régatiers. Pour les nostalgiques du “bon vieux temps”, il est opportun de signaler que la jauge des yachts pour le calcul des handicaps était une source de discorde et de mécontentement même à cette époque. À l’origine, les règlements du Club ont adopté la Thames Measurement, établie en 1855 par le Royal Thames Yacht Club. En 1886, on adopte une nouvelle formule, dite de la longueur corrigée…et on corrige encore aujourd’hui!

Première référence du Quebec Yacht Club (YCQ)

Dès l’année suivante, le Club s’organise, élit ses officiers, forme un comité de course et le 16 octobre 1862, le nom Quebec Yacht Club (YCQ) apparaît pour la première fois dans les journaux. Chaque année voit apparaître de nouveaux yachts de types de plus en plus rapides et de plus fort tonnage participer aux nombreuses régates. La première liste connue des membres remonte à 1867 et indique 43 membres dont 14 sont propriétaires de 9 yachts à voile. Le Club occupe alors une salle de réunion dans le Temperance Hall en haute ville.

Notre histoire

Le YCQ

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1870

Toutefois, en 1872 le Club est incapable de présenter une seule course. Ses principaux membres partent vers Montréal, dont le port a commencer à éclipser celui de Québec, les Canadiens-français émigrent aux États-Unis et la Grande Dépression de 1873 se fait déjà sentir. Pendant douze longues années, les activités sont suspendues. Mais au cours de l’hiver 1884-85, 19 yachtmen se rencontrent au bureau de J.U. Gregory, agent du Département de la Marine, afin de faire revivre le Club et d’adopter les anciennes règles d’administration. On choisit un pavillon “qui serait un guidon triangulaire à trois bandes obliques, rouge, blanche et bleue, portant une étoile jaune sur le centre blanc”.1 Encore aujourd’hui, les membres du Yacht-Club de Québec arborent fièrement ce joli pavillon.

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1880

On dénombre 131 membres en 1885, dont 13 anciens, et la flotte se compose de 19 voiliers et 2 bateaux à vapeur. Les frais d’entrée sont de 1,00 $ et les frais annuels de 2,00 $. Dès l’année suivante, le club accroît ses effectifs à 292 membres. C’est à cette période qu’il obtient la permission de la Commission du Havre de Québec d’aménager un mouillage en face du quai de la Douane (où végète aujourd’hui l’Agora du Vieux-Port). Le Club a alors un pied-à-terre permanent, véritable club social pour les yachtmen et leurs amis, au-dessus du restaurant Boisvert, tout près du mouillage. On y tient des conférences, des bals et des concerts-boucane, comme on disait pour traduire smoking. Comme le Club prend de l’ampleur et étend son champ d’action, il devient important de lui donner une entité légale. Le Quebec Yacht Club est donc incorporé le 20 mars 1888, conformément à la loi concernant les associations littéraires et d’amusement.

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1900

Installé au Neptune Inn depuis 1901, au pied de la Côte de la Montagne, le Club éprouve de nouveau des difficultés et redevient moribond. On lit dans le rapport de 1903 des remarques déplorant le manque d’intérêt pour les courses “car il ne faut pas oublier que ces régates constituent l’un des plus intéressants sports de Québec et sont, par surcroît, l’un des objectifs du Club”. Aucune course en 1903 et 1904 et l’effectif du Club tombe à 69 membres. De nouveau, J.U. Gregory fait preuve de leadership et lance au printemps 1905 un vibrant appel à tous les yachtmen, ouvrant un registre de nouveaux membres dont le nombre dépasse la centaine l’année suivante. La flottille du Club se compose alors de 11 voiliers, 4 bateaux à vapeur et, pour la première fois de son histoire, 2 “yachts à gazoline”. Les courses reprennent de plus belle, même qu’une première course de bateaux à moteurs à lieu, devant la ville, en septembre 1907.

En 1909, un grand incendie détruit l’élévateur à grains et les hangars de la Douane. Les quais avoisinants ne sont pas épargnés, pas plus que le petit chalet du Club. Construit l’année précédente pour satisfaire une nouvelle mentalité des membres qui ne se sentent plus à l’aise dans les salles d’hôtels. Tous les documents anciens sont perdus. Fort heureusement, les bateaux au mouillage échappent à l’incendie.

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1910

Suite à cet incendie, les autorités du port réaménagent les lieux en donnant préséance à la navigation commerciale et obligent le Club à déménager au nord du quai de la rivière Saint-Charles en 1912. L’endroit est mal protégé et à deux reprises, de fortes bourrasques endommagent plusieurs yachts. Le printemps suivant, grâce à la Commission du Havre de Québec, on installe le mouillage dans l’angle nord-est du bassin Louise. Pendant 15 ans, plus de 50 bateaux y flottent bien à l’abri, mais dès 1914, les effets pervers de la guerre se font sentir et le Club vivote jusqu’en 1926.

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1920

En 1927, le recrutement va bon train et la voile revient en force, après avoir été supplantée par les bateaux à moteurs durant la crise qui a suivi la guerre. Par contre, les activités commerciales du Port ont augmenté au point où les goélettes et autres navires occupent tout l’espace disponible. Obligés de quitter le bassin Louise, les yachts élisent domicile à Spencer Cove, l’emplacement actuel du Club. Les mouillages se retrouvent en plein dans les courants forts du fleuve et, à toute fin pratique, sans aucune protection contre le nordet dévastateur (il faut connaître la région pour savoir à quel point ce terme est bien mérité). On tente de trouver un autre emplacement aux bassins Brown et de la Chaudière mais sans succès. En octobre 1929, le nordet frappe de nouveau et cause de sérieux dommages aux bateaux mouillés dans la baie. Malgré ces difficultés, le Quebec Yacht Club connaît un essor prometteur et multiplie les affiliations et les compétitions avec d’autres clubs, dont le Royal St-Lawrence Yacht Club.

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1930

Hélas! le bonheur est de courte durée et prend fin avec la dépression qui s’abat sur le pays en 1931. Contre toute attente, l’essor de la voile bénéficie du deuxième conflit mondial qui suivra. En effet, le rationnement de l’essence immobilise presque tous les bateaux à moteurs et de plus, on découvre à la voile un effet thérapeutique contre les tensions occasionnées par le surmenage et l’inquiétude causés par la guerre. Pendant le conflit, les hydravions de l’Aviation Royale Canadienne amerrissent souvent en face du Club et leurs équipages peuvent compter sur sa collaboration. Ses installations sont inadéquates, mais elles sont à toute fin pratique les seules disponibles pour l’amarrage, le débarquement et le ravitaillement. Au cours des dix années qui suivent la guerre, les régates et activités sont nombreuses

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1940

En 1946, on refond complètement la “Constitution et Réglement du Quebec Yacht Club” et sous l’impulsion de Hector Cimon, on ajoute le tourisme nautique aux objectifs. En 1947, on met le Ladies Trophy en jeu après une attente de 17 ans : la première Course des Dames a lieu par une forte brise du sud-ouest. Chaque équipage féminin a droit à un homme, tiré au sort. Comme l’avait dit l’aventureux navigateur Eric de Bisschop “Épousez votre équipage, c’est la seule façon de le garder!”

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1950

En 1954, c’est dame nature qui frappe encore et c’est le désastre! C’est l’ouragan. Le nordet et le courant montant sont implacables! Quarante-quatre des 72 bateaux piquent de l’étrave, s’emplissent d’eau, arrachent leur mouillage et partent à la dérive dans un spectacle à fendre le coeur des marins qui assistent, impuissants, à la perte de leur rêve, qui coule à pic ou va se détruire sur les rochers. Pour éviter que pareille situation ne se reproduise, les membres s’engagent à emprunter les 80 000 $ qui serviront à la construction d’une première jetée de protection contre le nordet.

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1960

L’année 1961 marquera le centenaire du Club ainsi que l’élaboration des bases du Yacht-Club, tel qu’on le connaît aujourd’hui. Les temps modernes. Durant les années qui suivent, le gouvernement fédéral vote une loi qui prévoit la création de nouvelles marinas et l’amélioration de celles qui existent déjà. Des sommes importantes sont alors disponibles sur présentation de projets sérieux. On avise tous les clubs de yachts et toutes les marinas du Canada de la passation de cette loi, mais on oublie le Quebec Yacht Club. Plus tard, quand le Club fait une demande de subvention pour le prolongement en “L” de la jetée est, dont la construction a débuté en 1964, la construction d’une jetée ouest et le dragage du futur bassin, il apprend des hauts fonctionnaires fédéraux que la loi n’est plus en vigueur. Les pressions politiques de l’establishment fédéral local ne réussissent pas à convaincre les hauts fonctionnaires de réviser leur position. De plus, le Club de Sillery situé tout près, a déjà fait une demande et il ne peut y avoir de subvention pour deux clubs voisins. La Chambre de commerce de Québec appuie le Yacht-Club et les journalistes emplissent les pages des journaux locaux pour en défendre la cause.

Ce n’est pas un noeud de chaise, ni un noeud de bitte, mais un véritable noeud gordien qui se dénouera grâce… au hasard. Le commodore de l’époque et co-auteur de cet article se trouve au Club par un beau dimanche après-midi, lorsqu’un illustre député créditiste, whip de son parti et confrère de collège, vient le féliciter pour les octrois reçus. À cette époque, les créditistes détiennent la balance du pouvoir à Ottawa. Suite aux explications du commodore attestant qu’aucune subvention n’a été accordée, le député offre son aide. Le whip du parti au pouvoir est aussi ministre des Travaux publics. Entre whips… “l’octroi pour Québec contre le vote de mes députés…” et, comme par enchantement, le fédéral débloque en un rien de temps plus de 200 000 $ pour les jetées et le dragage du bassin. Toujours grâce au hasard, le commodore qui cherche à obtenir une subvention du gouvernement provincial, apprend qu’un membre du club est organisateur politique du ministre responsable des… futurs pontons, et voilà que 106 000 autres beaux dollars deviennent disponibles! Nous laissons à votre soin d’imaginer les multiples tractations qui ont eu lieu avec, entre autres la Ville de Sillery, qui ne voulait pas déplacer son tuyau d’égout, le fédéral qui voulait s’occuper de l’inauguration alors que le provincial était déjà sur le coup, sans oublier quelques poursuites qui ont surgi à travers cela; mais voilà en gros comment est née une des plus belles marinas du Québec.

Comme le financement des travaux nécessite la création d’une corporation répondant à la première partie de la Loi des Compagnies du Québec, le Quebec Yacht Club devient enfin légalement de Club de Yacht de Québec (1964) Inc. (CYQ). Les membres du Club de Yacht de Sillery, qui avaient tous appuyé le projet du CYQ, en deviennent membres à part entière grâce à une entente habilement négociée au préalable. L’inauguration officielle de la nouvelle marina se fait le 31 août 1967 dans la gaieté, ” le fédéral avant le provincial! ” comme clamait en rigolant l’Honorable Gabriel Loubier alors qu’il cédait le pas à un membre du Club, l’Honorable Jean Marchand, sur la passerelle qui les menait aux nouveaux pontons. Deux ans plus tard on inaugure le chalet et le rêve devient réalité, celui de pouvoir dormir en paix sans craindre pour la sécurité de son embarcation et de rencontrer d’autres adeptes du nautisme dans un cadre enchanteur.

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1970

En 1974, une restructuration administrative ultime, orchestre le transfert des actifs de la compagnie à la corporation sans but lucratif connue sous le nom d’aujourd’hui et adopté le 28 janvier 1972 : Yacht-Club de Québec

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2000

Aujourd’hui, le YCQ compte 350 membres actifs et 50 membres sociaux. Certaines familles de marins y sont membres depuis trois générations. Au fil du temps, plusieurs personnalités ont marqué l’histoire du Club. Le gouverneur général du Canada, le marquis de Landsdown, patron du QYC, offrait deux prix pour la course à voile du premier juillet 1885. Gaston Menier (frère d’Henri, propriétaire de l’île d’Anticosti et roi du chocolat en France), propriétaire de la magnifique Bacchante, a été membre actif du QYC de 1905 à 1913. En 1934, le baron Henri de Rothschild présente une demande d’adhésion comme membre régulier, mais doit se désister pour cause de maladie. De 1942 à 1952, deux écrivains américains, M. et Mme Dean, adoptent le QYC comme port d’attache. Ancien directeur du Boston Herald, M. Dean publie, avec la collaboration de son épouse, deux livres qui racontent leurs croisières au Québec. Lors de la Conférence de Québec qui réunissait De Gaule, Roosevelt et Churchill, ces derniers font une croisière sur le Jeffy Jane II qui navigue encore allègrement à moteur malgré son demi-siècle d’existence.

Parmi les membres actuels du Club, on en trouve plusieurs qui ont poussé la croisière jusqu’en Italie, au Groenland, aux Açores, aux Bermudes et dans le pacifique. D’autres ont été équipiers sur des voiliers participants aux différentes Transat Québec-Saint-Malo et autres grandes courses, tandis que plusieurs ont joué un rôle déterminant dans l’organisation des événements de voile internationaux et le développement du réseau nautique sur le fleuve Saint-Laurent, ce qui aurait plu au commodore Hector Cimon.

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2011

150ième anniversaire

Notre histoire

Le YCQ

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1870

Toutefois, en 1872 le Club est incapable de présenter une seule course. Ses principaux membres partent vers Montréal, dont le port a commencer à éclipser celui de Québec, les Canadiens-français émigrent aux États-Unis et la Grande Dépression de 1873 se fait déjà sentir. Pendant douze longues années, les activités sont suspendues. Mais au cours de l’hiver 1884-85, 19 yachtmen se rencontrent au bureau de J.U. Gregory, agent du Département de la Marine, afin de faire revivre le Club et d’adopter les anciennes règles d’administration. On choisit un pavillon “qui serait un guidon triangulaire à trois bandes obliques, rouge, blanche et bleue, portant une étoile jaune sur le centre blanc”.1 Encore aujourd’hui, les membres du Yacht-Club de Québec arborent fièrement ce joli pavillon.

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1880

On dénombre 131 membres en 1885, dont 13 anciens, et la flotte se compose de 19 voiliers et 2 bateaux à vapeur. Les frais d’entrée sont de 1,00 $ et les frais annuels de 2,00 $. Dès l’année suivante, le club accroît ses effectifs à 292 membres. C’est à cette période qu’il obtient la permission de la Commission du Havre de Québec d’aménager un mouillage en face du quai de la Douane (où végète aujourd’hui l’Agora du Vieux-Port). Le Club a alors un pied-à-terre permanent, véritable club social pour les yachtmen et leurs amis, au-dessus du restaurant Boisvert, tout près du mouillage. On y tient des conférences, des bals et des concerts-boucane, comme on disait pour traduire smoking. Comme le Club prend de l’ampleur et étend son champ d’action, il devient important de lui donner une entité légale. Le Quebec Yacht Club est donc incorporé le 20 mars 1888, conformément à la loi concernant les associations littéraires et d’amusement.

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1900

Installé au Neptune Inn depuis 1901, au pied de la Côte de la Montagne, le Club éprouve de nouveau des difficultés et redevient moribond. On lit dans le rapport de 1903 des remarques déplorant le manque d’intérêt pour les courses “car il ne faut pas oublier que ces régates constituent l’un des plus intéressants sports de Québec et sont, par surcroît, l’un des objectifs du Club”. Aucune course en 1903 et 1904 et l’effectif du Club tombe à 69 membres. De nouveau, J.U. Gregory fait preuve de leadership et lance au printemps 1905 un vibrant appel à tous les yachtmen, ouvrant un registre de nouveaux membres dont le nombre dépasse la centaine l’année suivante. La flottille du Club se compose alors de 11 voiliers, 4 bateaux à vapeur et, pour la première fois de son histoire, 2 “yachts à gazoline”. Les courses reprennent de plus belle, même qu’une première course de bateaux à moteurs à lieu, devant la ville, en septembre 1907.

En 1909, un grand incendie détruit l’élévateur à grains et les hangars de la Douane. Les quais avoisinants ne sont pas épargnés, pas plus que le petit chalet du Club. Construit l’année précédente pour satisfaire une nouvelle mentalité des membres qui ne se sentent plus à l’aise dans les salles d’hôtels. Tous les documents anciens sont perdus. Fort heureusement, les bateaux au mouillage échappent à l’incendie.

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1910

Suite à cet incendie, les autorités du port réaménagent les lieux en donnant préséance à la navigation commerciale et obligent le Club à déménager au nord du quai de la rivière Saint-Charles en 1912. L’endroit est mal protégé et à deux reprises, de fortes bourrasques endommagent plusieurs yachts. Le printemps suivant, grâce à la Commission du Havre de Québec, on installe le mouillage dans l’angle nord-est du bassin Louise. Pendant 15 ans, plus de 50 bateaux y flottent bien à l’abri, mais dès 1914, les effets pervers de la guerre se font sentir et le Club vivote jusqu’en 1926.

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1920

En 1927, le recrutement va bon train et la voile revient en force, après avoir été supplantée par les bateaux à moteurs durant la crise qui a suivi la guerre. Par contre, les activités commerciales du Port ont augmenté au point où les goélettes et autres navires occupent tout l’espace disponible. Obligés de quitter le bassin Louise, les yachts élisent domicile à Spencer Cove, l’emplacement actuel du Club. Les mouillages se retrouvent en plein dans les courants forts du fleuve et, à toute fin pratique, sans aucune protection contre le nordet dévastateur (il faut connaître la région pour savoir à quel point ce terme est bien mérité). On tente de trouver un autre emplacement aux bassins Brown et de la Chaudière mais sans succès. En octobre 1929, le nordet frappe de nouveau et cause de sérieux dommages aux bateaux mouillés dans la baie. Malgré ces difficultés, le Quebec Yacht Club connaît un essor prometteur et multiplie les affiliations et les compétitions avec d’autres clubs, dont le Royal St-Lawrence Yacht Club.

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1930

Hélas! le bonheur est de courte durée et prend fin avec la dépression qui s’abat sur le pays en 1931. Contre toute attente, l’essor de la voile bénéficie du deuxième conflit mondial qui suivra. En effet, le rationnement de l’essence immobilise presque tous les bateaux à moteurs et de plus, on découvre à la voile un effet thérapeutique contre les tensions occasionnées par le surmenage et l’inquiétude causés par la guerre. Pendant le conflit, les hydravions de l’Aviation Royale Canadienne amerrissent souvent en face du Club et leurs équipages peuvent compter sur sa collaboration. Ses installations sont inadéquates, mais elles sont à toute fin pratique les seules disponibles pour l’amarrage, le débarquement et le ravitaillement. Au cours des dix années qui suivent la guerre, les régates et activités sont nombreuses

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1940

En 1946, on refond complètement la “Constitution et Réglement du Quebec Yacht Club” et sous l’impulsion de Hector Cimon, on ajoute le tourisme nautique aux objectifs. En 1947, on met le Ladies Trophy en jeu après une attente de 17 ans : la première Course des Dames a lieu par une forte brise du sud-ouest. Chaque équipage féminin a droit à un homme, tiré au sort. Comme l’avait dit l’aventureux navigateur Eric de Bisschop “Épousez votre équipage, c’est la seule façon de le garder!”

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1950

En 1954, c’est dame nature qui frappe encore et c’est le désastre! C’est l’ouragan. Le nordet et le courant montant sont implacables! Quarante-quatre des 72 bateaux piquent de l’étrave, s’emplissent d’eau, arrachent leur mouillage et partent à la dérive dans un spectacle à fendre le coeur des marins qui assistent, impuissants, à la perte de leur rêve, qui coule à pic ou va se détruire sur les rochers. Pour éviter que pareille situation ne se reproduise, les membres s’engagent à emprunter les 80 000 $ qui serviront à la construction d’une première jetée de protection contre le nordet.

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1960

L’année 1961 marquera le centenaire du Club ainsi que l’élaboration des bases du Yacht-Club, tel qu’on le connaît aujourd’hui. Les temps modernes. Durant les années qui suivent, le gouvernement fédéral vote une loi qui prévoit la création de nouvelles marinas et l’amélioration de celles qui existent déjà. Des sommes importantes sont alors disponibles sur présentation de projets sérieux. On avise tous les clubs de yachts et toutes les marinas du Canada de la passation de cette loi, mais on oublie le Quebec Yacht Club. Plus tard, quand le Club fait une demande de subvention pour le prolongement en “L” de la jetée est, dont la construction a débuté en 1964, la construction d’une jetée ouest et le dragage du futur bassin, il apprend des hauts fonctionnaires fédéraux que la loi n’est plus en vigueur. Les pressions politiques de l’establishment fédéral local ne réussissent pas à convaincre les hauts fonctionnaires de réviser leur position. De plus, le Club de Sillery situé tout près, a déjà fait une demande et il ne peut y avoir de subvention pour deux clubs voisins. La Chambre de commerce de Québec appuie le Yacht-Club et les journalistes emplissent les pages des journaux locaux pour en défendre la cause.

Ce n’est pas un noeud de chaise, ni un noeud de bitte, mais un véritable noeud gordien qui se dénouera grâce… au hasard. Le commodore de l’époque et co-auteur de cet article se trouve au Club par un beau dimanche après-midi, lorsqu’un illustre député créditiste, whip de son parti et confrère de collège, vient le féliciter pour les octrois reçus. À cette époque, les créditistes détiennent la balance du pouvoir à Ottawa. Suite aux explications du commodore attestant qu’aucune subvention n’a été accordée, le député offre son aide. Le whip du parti au pouvoir est aussi ministre des Travaux publics. Entre whips… “l’octroi pour Québec contre le vote de mes députés…” et, comme par enchantement, le fédéral débloque en un rien de temps plus de 200 000 $ pour les jetées et le dragage du bassin. Toujours grâce au hasard, le commodore qui cherche à obtenir une subvention du gouvernement provincial, apprend qu’un membre du club est organisateur politique du ministre responsable des… futurs pontons, et voilà que 106 000 autres beaux dollars deviennent disponibles! Nous laissons à votre soin d’imaginer les multiples tractations qui ont eu lieu avec, entre autres la Ville de Sillery, qui ne voulait pas déplacer son tuyau d’égout, le fédéral qui voulait s’occuper de l’inauguration alors que le provincial était déjà sur le coup, sans oublier quelques poursuites qui ont surgi à travers cela; mais voilà en gros comment est née une des plus belles marinas du Québec.

Comme le financement des travaux nécessite la création d’une corporation répondant à la première partie de la Loi des Compagnies du Québec, le Quebec Yacht Club devient enfin légalement de Club de Yacht de Québec (1964) Inc. (CYQ). Les membres du Club de Yacht de Sillery, qui avaient tous appuyé le projet du CYQ, en deviennent membres à part entière grâce à une entente habilement négociée au préalable. L’inauguration officielle de la nouvelle marina se fait le 31 août 1967 dans la gaieté, ” le fédéral avant le provincial! ” comme clamait en rigolant l’Honorable Gabriel Loubier alors qu’il cédait le pas à un membre du Club, l’Honorable Jean Marchand, sur la passerelle qui les menait aux nouveaux pontons. Deux ans plus tard on inaugure le chalet et le rêve devient réalité, celui de pouvoir dormir en paix sans craindre pour la sécurité de son embarcation et de rencontrer d’autres adeptes du nautisme dans un cadre enchanteur.

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1970

En 1974, une restructuration administrative ultime, orchestre le transfert des actifs de la compagnie à la corporation sans but lucratif connue sous le nom d’aujourd’hui et adopté le 28 janvier 1972 : Yacht-Club de Québec

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2000

Aujourd’hui, le YCQ compte 350 membres actifs et 50 membres sociaux. Certaines familles de marins y sont membres depuis trois générations. Au fil du temps, plusieurs personnalités ont marqué l’histoire du Club. Le gouverneur général du Canada, le marquis de Landsdown, patron du QYC, offrait deux prix pour la course à voile du premier juillet 1885. Gaston Menier (frère d’Henri, propriétaire de l’île d’Anticosti et roi du chocolat en France), propriétaire de la magnifique Bacchante, a été membre actif du QYC de 1905 à 1913. En 1934, le baron Henri de Rothschild présente une demande d’adhésion comme membre régulier, mais doit se désister pour cause de maladie. De 1942 à 1952, deux écrivains américains, M. et Mme Dean, adoptent le QYC comme port d’attache. Ancien directeur du Boston Herald, M. Dean publie, avec la collaboration de son épouse, deux livres qui racontent leurs croisières au Québec. Lors de la Conférence de Québec qui réunissait De Gaule, Roosevelt et Churchill, ces derniers font une croisière sur le Jeffy Jane II qui navigue encore allègrement à moteur malgré son demi-siècle d’existence.

Parmi les membres actuels du Club, on en trouve plusieurs qui ont poussé la croisière jusqu’en Italie, au Groenland, aux Açores, aux Bermudes et dans le pacifique. D’autres ont été équipiers sur des voiliers participants aux différentes Transat Québec-Saint-Malo et autres grandes courses, tandis que plusieurs ont joué un rôle déterminant dans l’organisation des événements de voile internationaux et le développement du réseau nautique sur le fleuve Saint-Laurent, ce qui aurait plu au commodore Hector Cimon.

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